Barnabé en NOLA
La Louisiane
Un Bâton Rouge
Des alligators affables
Les bayous et les cajuns
À La Guinguette de Barnabé
Ce soir
De l’heure où le soleil
S’essouffle
Jusqu’entre chien et loup
Jusqu’aux ténèbres
Partager ensemble
Sous la voûte étoilée
Saisir échanger
Des blanches des noires
Des pauses des soupirs
Et des croches dépeignées…
Une étrange guinguette
Et le souvenir de ce hangar
Couvert de lierre
Sorte d’hôpital
Pour les barques
et les pédalos souffreteux
En détresse et dérivants
Qui furent soignés perfusés
Maquillés
Le souvenir de ces verres
Nous étourdirent
Martini Suze ou Lillet
petites boites en fer
De jus de fruits PAM PAM
Plus d’un demi siècle avant
L’ombre de ces arbres
Perclus de rhumatismes
Protecteurs et voyeurs
Et les crissements
Des groles des serveurs
Dans la castine …
Le souvenir de ce champ
De tables et chaises
Les rires des campeuses
Le sérieux du maître-nageur
Narcissique
De Barnabé Plage
Où nous apprîmes à nager
Sur un tabouret
Ces jours anciens
Où le mini golf
Les balles et les clubs
Étaient populaires
Autant que les greens
Sont élitistes et privés…
Ces jours anciens
Où les lets les smatchs
Et les balles raisonnaient
D’un son du son du béton
Des tables de ping-pong
Où nous jouâmes si souvent…
Ces jours anciens
Où trôna en majesté
Un étrange bowling
Aux Proportions inédites
Comme les courbes
Des années 30
Cette guinguette
Qui traversa nos vies
Comme nos vies
Traversèrent la sienne
Nous y trouvâmes
Refuges caresses
Tendresses à l’abri
Nous semblait-il
Des regard citadins…
Jacques Servia