"Faut-il se retenir d’aimer ?"
Barthes pose cette question
Comme si le non vouloir
La frustration délibérée
Etaient une volonté constructive,
Comme si
L‘interruption volontaire de l’amour
Était éligible au bonheur
Je pense là qu’il s’agit
D’une volonté
De détruire la flamme
Qui allume les iris
Qui torture les cœurs
Qui rend faible
Et qui rend si fort
Alors, la douleur la souffrance
Doivent -elles être
A la racine des sentiments
Ou bien devons-nous risquer
Les croiser les tutoyer
Parce que nous aimons
Ou bien que nous avons aimé ?
Le choix me semble tellement simple,
Le risque pris n’est pas une nécessité
Voire une évidence.
Nous ne croiserons peut être jamais
Les affres de l’absence, du départ
Du vide du néant
Et même dussions-nous croiser
Cette douleur
L’envie le désir seront là
Et la désespérance qui fait
Se recroqueviller se vider
Qui fait porter à bout de bras
À bout de Coeur
L’amour qui un matin du monde
Est parti, s’est enfui
Le risque pris pourtant
De hurler de crier
De détruire
C’est déjà vivre
C’est déjà survivre
C’est déjà se nourrir
De l’amour ou du désamour
Aimer c’est aimer
Et le désamour
Est toujours là tapi
Prêt à nous saisir à la gorge
Mais qu’importe
Puisque pour qu’il existe
Un désamour,
Cela signifie que l’amour
Avait fait sa place
Au creux de tes reins
Au fil des émotions
Fait sa place
Sans laisser d’autre place
A rien d’autre
A personne d’autre
Qui que ce fut
Où que ce soit
Alors le risque prenons le
En urgence
En brûlant nos vaisseaux
Et transmettons sans retenue …
Jacques Servia
